Une bombe fait 12 morts et une trentaine de blessés dans la ville d' Herat, dans l'Ouest d'Afghanistan

Agence de presse REUTERS

Un attentat à la bombe revendiqué par les taliban a fait douze morts, dont deux policiers, et une trentaine de blessés à Herat, la plus grande ville de l'ouest de l'Afghanistan frontalier de l'Iran, annoncent les autorités locales. L'explosion de la bombe télécommandée, qui visait un chef de la police locale, Khoja Issa, a tué de nombreux passants, dont une femme et une adolescente de 12 ans, aux abords d'un établissement de don du sang.

Deux policiers figurent parmi les morts, a dit le général Esmatullah Alizaï, responsable de la sécurité dans la province d'Herat, carrefour commercial important avec l'Iran et le Turkménistan et cité relativement paisible et prospère.

Un témoin a vu des ambulances transporter de nombreux blessés civils, des femmes et des enfants, à l'hôpital militaire de la ville.

Le général Alizaï a précisé que Khoja Issa, chef de la police du district, avait été grièvement blessé par l'explosion.

Un porte-parole des taliban, Kari Mohamad Yusuf, a affirmé qu'Issa était bien la cible de l'attaque.

A Kaboul, le ministère afghan de l'Intérieur a fait pour sa part état de dix morts et de 29 blessés.

Le chef de l'Etat sortant, Hamed Karzaï, qui fait campagne pour l'élection présidentielle du 20 août, a condamné l'"attentat terroriste" survenu à Herat.

Dans la province de Ghazni, fief taliban situé au sud-est de la capitale, Kaboul, des rebelles ont placardé des affiches dans les mosquées et sur les murs pour inviter la population à rester chez elle la veille du scrutin présidentiel du 20 août.

"Afin que ce processus illégitime échoue, les combattants redoubleront leurs attaques contre les bureaux de poste et mettent en garde les habitants pour qu'ils restent cloîtrés chez eux le 19 août", lit-on sur une de ces affiches placardées dans la nuit.

JUILLET MEURTRIER

Samedi et dimanche, neuf soldats de la coalition internationale - six Américains, un Français et deux autres militaires de l'Otan dont la nationalité n'a pas été précisée - ont péri au combat en Afghanistan .

Samedi, trois Américains et les deux soldats de l'Otan ont été tués dans le Sud, le Français - un "marsouin" du 3e RiMa de Vannes, a péri dans la vallée de Ghayne, au nord de Kaboul. Dimanche, trois autres soldats américains sont morts dans l'Est.

Le mois de juillet a été le plus sanglant pour la coalition internationale en Afghanistan depuis l'invasion de la fin 2001, avec 71 morts, dont 41 soldats de l'US Army et 22 militaires britanniques.

Les Nations unies ont annoncé la semaine dernière que 1.013 civils avaient été tués entre janvier et juin de cette année, contre 818 sur la même période l'an dernier. Les insurgés sont responsables de 59% de ces morts, a précisé l'Onu.

Les violences se sont intensifiées à l'approche des élections présidentielle et provinciales que les insurgés ont juré de faire échouer.

Les Etats-Unis ont envoyé plusieurs milliers d'hommes en renfort pour tenter d'assurer la sécurité opérations de vote et les forces étrangères ont lancé ces dernières semaines des offensives d'envergure, notamment dans la province d'Helmand, bastion des islamistes dans le sud du pays.

Plusieurs attentats ont visé récemment des candidats aux élections, notamment Mohammad Qasim Fahim, un proche d'Hamed Karzaï, qui brigue la vice-présidence. Il est sorti indemne de l'attaque.